Chris a écrit : 4) Devenir des winners, ca s'improvise pas. Et au dela des qualités rugbystiques (technique, stratégie, mental et physique), on doit aussi travailler sur un focus sur NOUS MEMES avec rigueur/froideur/dureté, vraiment ne penser qu'à nous.
Le remaniement de l'équipe pour les phases finales avec l'intégration des joueurs plus mûrs du Top 14 n'a-t-il pas fragilisé un peu ce groupe aussi ? Ce ne doit pas être simple de la part des vingtenaires de devoir modifier leur place au sein du collectif pour laisser plus de marge à Grandidier, Luc et consorts, et en retour, on sent bien que ces joueurs de Top14 ont eu du mal à enfiler le costume de patron.
(Merci quand même à Aymeric Luc, qui nous a bien débloqué la demi-finale avec son essai venu d'un exploit personnel ; GDD impressionnant sur le jeu aérien, mais pour le reste... Pas un défenseur battu en demi ou finale, me semble-t-il — quand on sait les appuis qu'il a, cela paraît bien en-deçà de son niveau attendu ; quant à Tagi, comme vous, j'ai déploré ses cagades, mais sa présence dans l'effectif constituait une carte maîtresse sur le papier, et surtout un signe d'ambition pour la victoire. Pas sûr que Gary Varlet ait encore beaucoup d'ascendant moral sur ce groupe-là — j'ai regretté le coup de gueule de Lanne-Petit à la mi-temps il y a deux ans —, mais cela peut changer la saison prochaine.)
Alors la clé de la progression n'est-elle pas de leur faire jouer, entre la fin des trois étapes estivales et le rendez-vous de février, un tournoi de préparation en plus (ou une journée de matchs amicaux) avec cet effectif enrichi et recomposé, histoire qu'ils trouvent leurs marques avant d'entrer dans l'Arena ?
À noter, tous les vainqueurs du Supersevens jusqu'ici sont des équipes qui se concentrent sur le 7 et multiplient les tournois durant l'année : Monaco et Barbarians bien sûr, mais c'est le cas aussi de l'UBB, avec son groupe sur mesure nourri surtout par des joueurs de Fédérale dont c'est le plus alléchant défi pour la saison, j'imagine. Il faut le répéter, l'adaptation pour passer du XV au VII n'est pas facile, surtout pour la gestion des émotions et du chronomètre dans des parties si resserrées. Il n'y a pas de secret, il faut pratiquer et se roder en compétition si l'on veut franchir ce cap. Ce n'est pas parce qu'on envoie Arfeuil ou Bouhier jouer avec France 7 ou France Développement qu'on fait avancer le niveau global de notre collectif : au contraire, je dirais que plus on a des individualités fortes, plus il faut préparer l'équipe à jouer ensemble, avec chacun qui prend ses responsabilités mais sait aussi rester dans son rôle — le petit pétage de câble de Bouhier illustre bien cette faiblesse de notre préparation en pointillés. Mais la condition pour cela, évidemment, c'est qu'on ne soit pas à une blessure prêt pour aligner un XV compétitif en Top 14 !

"Je connais un type qui est tellement con qu'il ne comprend même pas ce qu'il pense." (Philippe Geluck)