Des années que je vous lis avec plaisir et gourmandise, en passant par ces montagnes russes d'enthousiasme et de déception au gré des résultats de l'équipe. Mon meilleur souvenir avec la Section ? Peut-être cette victoire à Paris contre le Stade Français que j'avais pu suivre dans les tribunes de Jean-Bouin, 40 à 5, du jamais vu. Mais combien de fins de partie au goût amer voire de légers traumatismes en vert et blanc ? Qu'importe, le rêve d'enfance continue. Le joueur que j'ai le plus admiré ? Sans doute le Héron, Nicolas Brusque, d'où mon pseudo, même si j'ai choisi comme avatar un gros de la même génération, le Triep amateur de dissertations, qui commentait en direct l'art de l'introduction à l'anglaise un jour de Coupe d'Europe — vous connaissez par cœur.
Cela dit, tous ces émois d'aficionado me plongent souvent dans une certaine perplexité. Faut-il avouer que le rugby et ce club de la Section prennent une place DÉMESURÉE dans notre vie ? Je sais beaucoup d'entre nous au bord de la rupture les soirs de défaite, avec des répercussions qu'on n'ose même pas imaginer sur la vie de couple

Mais pour tenir le coup, il faut beaucoup de second degré : ne pas oublier que tout ceci... n'est qu'un jeu et un vaste spectacle. C'est pourquoi je n'aime pas trop qu'on s'en prenne aux arbitres sans humour, sur un ton de menace, en donnant le nom, le prénom, la fédération, et pourquoi pas l'adresse ou la photo du gosse, tant qu'on y est ? Il y a de meilleures manières, et plus drôles, d'évacuer sa frustration. Triep le fait bien quand il s'amusait, dans une de ses chroniques, de notre longue histoire d' "erreurs judiciaires". Mais je divague un peu pour une simple présentation.
Je vis maintenant en Bourgogne, dans la ville d'origine d'un de nos Espoirs (V. Templier). Trop loin du Hameau, mais le beth cèu de Pau toujours au cœur. J'aime la langue du Béarn, et pardon si je l'écris plutôt façon classique ("lo vin" plutôt que "lou bî", mais on s'y retrouve j'espère).
Soyez forts et toujours joyeux,
Brusquet